Il a chaud, dans la taverne... L'ambiance est chaleureuse et acceuillante, le service sympathique, la bière savoureuse et mousseuse à souhait, et puis le feu est toujours bien entretenu...
Pourtant... Il ne se sent pas bien. Non, il n'a pas abusé de la bière, pas plus que du rôti de Bouftou sauce Blop....
Il a le mal du pays. Il repense à sa contrée, lointaine et qu'il n'a plus vu depuis tellement longtemps... Cet doux pays de rêve appelé Liberté, qu'il a quitté il y a si longtemps...
Il y pense, encore et encore, chaque jour d'avantage, et le désir de retrouver ses origines se fait lancinant...
Sa décision est prise. Il jette un dernier coup d'oeil à la salle commune, chaudement éclairée. Les visages rieurs des habitués, il les grave dans son esprit. Ils lui manqueront. Mais il ne peut pas rester.
Il se lève de son fauteuil, qu'il occupe depuis tant de temps. Le feu semble croître d'un coup, comme dans un ultime adieu. Une brèche dans la porte d'entrée laisse passer une fraîche brise de l'extérieur, une brise porteuse des douces senteurs du grand air.
Il enfile sa cape et pose son capuchon à large bord sur sa tête.
Le marteau d'air qui traîne par terre, il le ramasse et le range adroitement à son ceinturon.
Un pas vers la porte.
Les rires résonnent.
Deux pas vers la porte.
Il respire une dernière fois l'air de la taverne, s'emplit les narines des chaudes effluves familières.
Il pose sa main sur la clinche de la pote, et s'engouffre au dehors.
Devant ce qui a été pendant si longtemps son fautueil, il y a une table basse.
Sur cette table, il a laissé quelque chose.
Une rose blanche au coeur rouge, et à la tige d'un noir de jais, taillée dans des pierres précieuses, repose là, promesse éternelle d'un retour, ou d'un souvenir impérissable.
Snash est déjà à mi-chemin de la première colline quand quelqu'un remarque son départ...